Agriculture

« Les jbalas expoitent des terres majoritairement en Montagnes et quelques fois des terres en plaines appelée LOUTA (plaine). La majorité des cultures sont destinées à l'autosuffisance. Cet esprit de l'autosuffisance est dû au Makhzen depuis la première dynastie des Idrissides et qui ne laissait pas les Jbalas et le reste du Maroc exporter les surplus en produits agro-alimentaires vers l'Europe pour des raisons que je ne citerai pas ici. Rares sont ceux qui ont des terres dont les cultures sont à caractère commercial. Cependant, ils existent comme pour les olives et l'huile d'olive, les figues, les amandes, le caroube, les céréales (avant les années 80, il y avait, ... avant les années 80, le labour se faisait avec des mules et des bovins (Vache ou boeuf). Actuellement, les tracteurs et les moissoneuses-batteuses ont remplacé ses animaux en plianes ou en terrains valonnées. Cependant, dans les coins difficiles, on utilise toujours ces animaux (Msaken) et aussi la force des biceps en travaillant les terres avec des pioches (Fass ou l3atla ou Sabba).
Les cultures se font suivant un calendier spécial appelé le calendier Agricole. Le calendrier agricole, nommé en berbère "ayyur n wakal, mois de la terre ", comprend douze mois innyr, hubrayl, mars, ibril, mayyu, yunyuk, yuliuz, gust (ghucht), sutanbir (chutanbir), ktubr, nunwanbir, dujanbir. Les agriculteurs initiés agissent en foction d'une période de 13 jours ou 40 jours pour faire leurs plantations et leurs cultures. Ne me demandez pas comment, mais ça marche . Les Européens l'appellent le calendrier Romain Julien. Je pense sincèrement qu'ils l'ont piqué chez les berbères du Maghreb car ce calendrier est adapté à l'agriculture maghrébine et non européenne. En tout cas, Jbalas et surtout les Senhajas, l'ont même developé et l'ont même lié au côté spirituel et religieux. On verra dans un prochain post ce calendrier en détail si vous le souhaitez.
Les jbalas font 2 cultures sur l'année:
1)la culture dite Bekri (précoce) du mois de novembre qui contient le blé, l'orge, les fèves, le Khelt (orge et blé, mais c'est rare). Le tabac en fait partie de cette culture.
2) La culture dite Mazouzi (tardive) à la fin de l'hiver ou au début du pritemps qui contient: le pois, les pois-chiches, le mais, le haricot blanc, petit blé (Chentil, chqalia) et des produits pour animaux (Kerssanna et Kerfalla). Mais, Kerfalla pourrait servir comme Baiçara (purée) en cas de famine pour les êtres humains. Kerssana et Kerfalla sont arrachés contrrairement aux autres cultures qui sont coupées à la faucille ou moissonés par machines. Le lin et coton ont disparu de bled Jbala.
Les terres sont cultivées par le propriétaire ou par des travailleurs saisoniers payés à la journée ou Bel Kra ou selon la récolte dite Bel Khobza. Ce dernier cas englobe le Khammass qui prend le 1/5ème de la récolte ou le Rabba3 qui prend le 1/4 de la production sans qu'il n'investisse aucun sous sauf son travail. Il y a d'autres façons d'exploiter les terres appelés Lmougharassa, Lmouzara3a et pour la gestion de l'eau Ennouba ou Dawr ou La Mouzaga .
Pour les Jardins, on y pratique surtout la culture potagère. Il y a 4 sortes de Jardins:
1) Lgharssa ou l3arssa ou l3irssa qui se trouve souvent à côté des habitations et sont bien surveillées. La consommation est souvent personnelle. On donne aux voisins aussi. 2) Jnan qui se dit des jardins d'oliviers, de figuiers, d'amandiers, noyers, grenadiers, ... Remarquez que les orangers sont classés dans lgharssa et non dans Jnan. La production est à caractère commercial et/ou personnelle.
3) Sahel ou Sa7el qui est souvent une Gharssa ou Jnan à côté d'une rivière à partir de laquelle on l'irriguer. Mais, les productions sont souvent à caractère commercial en plus de la consommation personnelle.
4) Bheira ou B7eira qui se dit souvent des jardins en plaines (des fois en montagnes dans un coin de Jnan, mais en petite superfice) dans lesqueles on plante le pastèque, melon, concombre, cornichon et en petite quantité tomates, aubergines, courgettes (l7archa, slawi et Bssibssi). La production est souvent à caractère commercial (personnelle aussi) »
(Source : N7abb-bladi, en réponse à http://www.yabiladi.com/forum/read-6-1412571-1890859.html#msg-1890859 )

Variétés de figues, de grenadines, de raisins et d’oliviers en Bled Jbalas:

« Je vais donner 3 listes de noms correspondantes aux figues, grenadines, raisins et oliviers:
1) Les figues classées en blanches et noires. Celles qui donnent 2 récoltes Bakour et Karmouss et dites bifères sont suivi d'une astérix (*):

-figues blanches :
a) El Mestari ou El Messari(*),
b) Ettabli (*),
c) El Oudnagssi ou El Wernakssi (*), d) El Hamri Labiad (*),
e) El Ghouddan Labiad f) El Mtiwi
g) El Qar3i ou El 9Ar3i
h) El Khoddeira
i) La methlah (sans pareil)
j) Sba7 w rqod
k) NABOUTH

- figues noires:
a) El Ghoudanne
b) Echa3ri,
c) El Gawzi,
d) El Gwizi, e) El Hamri(*),
f) Chachiat Lihoudi (hakka smyitha),
g) Echatwi
h) Merrouna ou Merroun (très tardif)
i) El Fassi
A ne pas oublier Hafer Elbghal, Aounk Elhmam.

Pour une bonne récolte de figues, il faut un arbre caprifiguier (Doukkar) ou acheter son fruit (Doukkar qui ressemble au Karmouss, mais qu'on mange pas du tt) qui contient un blastofage (Chniwla) qui sert à polliniser les figues. C'est au mois de mai, lorsque la figue-fleur (Bakour) est mûre qu'il faut mettre le caprifiguier (Doukar) par cahpelet de 10 doukkars par arbre. Je signale que malgré la disparition de variétés de figues à Jbalas, l'Etat a gardé les gènes de tous les figues du Maroc et en a ramené une soixantaine de gènes de figues différentes du monde entier. Je leur dit Bravo.

2) Pour les grenadines, on peut citer:

a) Sefri, le meilleur avec goût sucré
b) l3admi ou Admi (sucré ou acide)
c) 3an9 7mam ou Anq Hmam (coup de pigeons)
d) Snan 3joul (les dents de veaux)
e) El 7amed ou El Hamed (acide)
f) El Baqssi ou l Ba9ssi

3) Pour les raisins on peut citer:

- Raisins Blanc ou assimilés:
a) El Qassri dont l'origine est du Kssar El Kebir
b) Slimane
c) Bou Qniar ou Bou 9niar d) El Jeniani
e) El Meski,
f) El Khodri (violet clair)
g) Bazzoult l3awda ( le mammelles de la jument)
h) El Berniqech ou El Berni9ech
- Raisins noirs ou assimilés:
i) Tafrialt
j) El Baqssi ou El BA9ssi
k) Ahmar Bou Amar ou 7mar bou 3mar
l) El âssli ou El 3Assli
m) Erroummani (comme grenadine)

4) Pour l'olivier, on peut citer les variétés suivantes chez Jbalas:
a) Al Qortobi qui doit être une variété de Cordoue en Andalousie ramenée par les morisques ou les marocains.
b) Bouchwika (Chouka = pointe)
c) Messlalla qui est très grosse et la première à être mûre. Elle bonne à mettre en saumure et mangée à table. Elle contient peu d'huile.
d) Bou Berri olive très petite
e) El Berri (olivier sauvage ou mâle). on le peut le greffer début décembre (greffe= talqim) pour le rendre femelle qui produit des olives selon 2 méthodes talqim bel 3Awd aw talqim b Derham. De même, on peut utiliser le boturage (Loutad) pour la reproduction. On prend ainsi des boutures d'arbres (femeles) saints et vigoureux qu'on plante selon les terrains depuis le mois d'aout jusuq'au fin du mois d'octobre.
Je dois attirer votre attention sur la légende qui dit que ce sont les phéniciens qui ont ramenés l'Olivier au Maroc. Je dis que c'est faux car au Maroc et à l'arrivé des premiers arabo-musulmans, il y avait une quantité inimaginable de Berri (olivier sauvage). Alors, on va se demander pourquoi les Phéniciens allaient ramener l'olivier sauvage au lieu de l'olivier courant? La réponse est que l'olivier sauvage poussait tout seul au Maroc et il était avant l'arrivé des Phéniciens. Les Phéniciens ont ramené peut-être la technique de greffe (talqam). Peut-être non car même pour les figuiers, les européens ne connaisait pas le caprifiguier (Doukkar) et la méthode de caprifigation par blastophage (Chniwla).

L'Oléiculture marocaine est constituée à 96% de la variété population "Picholine marocaine", variété à double fin, huile et conserve, d'une richesse normale en huile, mais sensible à la maladie de l'Œil de paon. Le reste du patrimoine est constitué de Meslala, olive de conserve, de Picholine du Languedoc,Dehbia, concentrées essentiellement en irrigué (Haouz, Tadla, El Kelaâ), Ascolana dura, Manzanille, Frantoïo, Picual, Gordale Sévillane etc... Deux clones de Picholine marocaine sont en cours de diffusion.

5) Les autres arbres fruitiers à Bled Jbalas:

Bled Jbalas etait plantée d'arbres fruitiers à l'image des arbres citées dans le Coran. Il y a le pêcher, le prunier, le pommier, les orangers (Cléméntines, oranges, ..), le citronnier, l'abricotier, le jujubier (Zofzof), le figuier de Barbarie, le Mza7, ....et j'oublie ... en plus des cultures potagères dans les Gharssa, l3arssa, Jnan, Sa7l et B7eira. C'est la terre d'abondance car il y a l'eau qu vient d'innombrables souces appelées (3youn ou saniat) »
(Source : N7abb-bladi, en réponse à http://www.yabiladi.com/forum/read-6-1412571-1891141.html#msg-1891141)