BELAD JEBALA
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BELAD JEBALA

La terre et ses hommes
 
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 Dchar jedid - Ad mercuri

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Anónimo
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MessageSujet: Dchar jedid - Ad mercuri   Dchar jedid - Ad mercuri Icon_minitimeLun 11 Déc 2006 - 5:24

Dchar Jdid
L’énigme de Zilil

L’Itinéraire Antonin décrit en Maurétanie tingitane deux itinéraires : un itinéraire « côtier » de Tingi (Tanger) à Sala et un itinéraire « intérieur » de Tingi à Volubilis et Tocolosida. Ces deux itinéraires présentent au départ un tronçon commun, de Tingi à Ad Mercuri où ils bifurquent, l’itinéraire « côtier » vers la ville de Zilil, l’itinéraire intérieur vers Ad Novas. La ville de Zilil est mentionnée, avec quelques variantes orthographiques, dans d’autres textes anciens.
Excellents connaisseurs de ces textes, les premiers savants à s’être intéressés à la géographie antique du Maroc ont identifié sans hésiter la ville antique de Zilil à la petite ville moderne d’Azaila, située sur la côte atlantique, à 40 km à vol d’oiseau au sud-ouest de Tanger. La ressemblance phonétique des deux toponymes était en fait le seul argument en faveur de cette identification.
Celle-ci en entraînait une autre, celle du site de Dchar Jdid avec la station Ad Mercuri de l’Itinéraire Antonin, seul site au nord d’Asilah où se rencontraient des ruines romaines de quelque importance, vues par tous les voyageurs dès le début du XIXème siècle.
Cette double identification a longtemps fait autorité. En 1958, un chercheur anglais J. E. H. Spaul faisait remarquer que la surface couverte par les ruines de Dchar Jdid excède de beaucoup celle que l’on peut attribuer à un simple relais de poste (ce que devait être la station Ad Mercuri, si elle n’était pas qu’un simple carrefour) et que la distance à vol d’oiseau de Dchar Jdid à Tanger est bien supérieure à celle indiquée par l’Itinéraire Antonin.
Les premières fouilles menées par l’équipe franco-marocaine sur le site n’ont fourni aucun argument décisif en faveur de l’une ou l’autre identification. Tout au plus pouvait-on remarquer que les fouilles de la « Citadelle » montraient une destruction soudaine, mais non brutale, que l’on pouvait lier avec l’implantation de la colonie augustéenne et le transfert des anciens habitants vers les côtes espagnoles.
La fouille de la porte ouest de l’enceinte de la ville par E. Lenoir a permis de trancher. Lors de la reconstruction de la ville au IVème siècle, la tour flanquant cette porte au nord a été réédifiée en utilisant six bases honorifiques inscrites, placées en boutisse en dessinant un arrondi.
Cinq de ces bases ont pu être lues, avec quelque difficulté. Ce sont des dédicaces à la famille des Sévères et à Macrin, toutes datables entre 200 et 222 après J.C. Ces bases permettent d’identifier la ville : l’une est offerte par la Resp(ublica) Zilitanorum, une autre par la col(onia) Constantia. Une troisième base nous donne le nom complet de la cité, col(onia) Iulia Constantia Zilil.
L’énigme de Zilil étant résolue, encore pouvait-on espérer découvrir le temple de Mercure.


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Anónimo
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MessageSujet: Présentation et situation de l'ad mercuri   Dchar jedid - Ad mercuri Icon_minitimeLun 11 Déc 2006 - 5:33

Présentation
Signalées par les voyageurs dès le début du XIXème siècle, les ruines situées à l’est du village moderne de Dchar Jdid ont été longtemps identifiées avec celles de la station Ad Mercuri (templum) connue par l’Itinéraire Antonin ; elles sont désormais reconnues comme celles de l’une des trois colonies fondées par Auguste dans la partie occidentale du royaume de Maurétanie durant la période de l’interrègne (33 - 25 av. J.C.) : Iulia Constantia Zilil. Les fouilles de l’équipe franco-marocaine ont permis d’identifier deux établissements pré-romains, dits également « maurétanius », et de retracer, malgré quelques lacunes, le développement de la ville romaine jusqu’à sa destruction définitive au début du Vème siècle.
Situation
Dchar jedid - Ad mercuri Admercurieu1
Les voies antiques de la péninsule tingitaine d’après l’Itinéraire Antonin


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MessageSujet: Histoire de la région   Dchar jedid - Ad mercuri Icon_minitimeLun 11 Déc 2006 - 5:43

Six siècles d’histoire
Dchar Jdid

Le site de Dchar Jdid
Dans sa plus grande extension, la ville couvre une superficie de 25,5 ha ; avec les bâtiments suburbains, les ruines s’étendent sur environ 32 ha. Elles sont situées à l’extrémité orientale d’une avancée orientée approximativement est - ouest du plateau de Had el Rharbia qui, à l’ouest, descend doucement vers la plaine côtière.
Les vestiges dégagés par les diverses campagnes de fouille s’étendent sur deux terrasses, l’une et l’autre entaillées sur leurs bords par de profondes ravines, séparées par une légère dépression. La terrasse supérieure, de loin la plus étendue (16,8 ha), constitue un grand trapèze de 500 m de long, orienté est-sud-est - ouest-nord-ouest, le grand côté se trouvant à l’est ; elle présente une surface plane, à l’altitude moyenne de 85 m. La terrasse inférieure (5,2 ha), conventionnellement nommée « Citadelle », a la forme d’une ellipse orientée perpendiculairement à celle-ci ; elle culmine à 81 m à l’est et s’incline doucement vers le sud et l’ouest jusqu’à 77 m d’altitude.
Entre les deux terrasses s’étend une dépression rectangulaire, approximativement plane (77/78 m en moyenne). Cette dépression était beaucoup plus marquée dans l’Antiquité. Les fouilles de la « Citadelle » (chantier 3) ont mis au jour le niveau maurétanien 2, pré-augustéen, à 0,30 m sous le sol moderne, soit à l’altitude de 78 m ; en revanche, les deux sondages implantés dans cette dépression (chantiers 9.1 et 9.2) ont rencontré, sous un niveau de réoccupation tardif, d’importants remblais qui ont été fouillés sur une hauteur de 4 m. Le niveau le plus ancien atteint dans ces sondages peut être daté de l’époque augustéenne : la différence d’altitude entre cette terrasse intermédiaire et la terrasse de la « Citadelle » atteignait donc probablement 5 à 6 m avant ce remblaiement.
Les origines
La découverte ancienne de diverses pièces, haches, pointes, grattoirs indiquait une probable occupation préhistorique. Des sondages systématiques entrepris sur différentes zones à la périphérie de la ville romaine, en des points apparemment favorables à une installation humaine, n’ont pas permis de découvrir de couches en place, mais ont livré un matériel lithique abondant, disséminé en surface. Ces ramassages assurent que la zone a été occupée au moins dès l’épipaléolithique ; la très grande majorité des pièces récoltées appartiennent en effet à la période évoluée de l’ibéromaurusien, soit entre 8000 et 4000 ans avant notre ère. Quelques pièces, découvertes dans les fouilles parmi le matériel romain semblent pouvoir être attribuées à la civilisation atérienne (paléolithique moyen, 40000 à 25000 ans avant notre ère) ; une hache polie pourrait appartenir à la période néolithique.
Première occupation et première urbanisation
Découverts dans différentes couches de remblais, quelques tessons - un fragment de céramique attique, des lèvres d’amphores carthaginoises, une lèvre d’amphore gréco-italique - laissent penser à une occupation ancienne, pouvant remonter au IVème siècle avant J.C., mais aucune structure attribuable à cette période ancienne n’a été retrouvée.
C’est sur la terrasse méridionale qu’ont été découvertes les plus anciennes traces d’habitat. Une prospection magnétique menée en parallèle à la fouille dès le début des recherches, en 1977, avait mis en évidence plusieurs zones voisines, marquées par des perturbations de très forte amplitude. La fouille de l’une de ces zones a découvert une maison de deux pièces rectangulaires, adjacentes par l’un de leurs grands côtés, aux murs de briques crues ; cette maison a été détruite par un incendie qui a cuit les briques des murs et a provoqué l’anomalie magnétique qui a fait repérer les vestiges. Cet incendie a pu n’affecter qu’une partie des bâtiments alors existants et on ne peut donc déterminer la nature et l’extension de l’habitat correspondant à ce niveau : s’agit-il d’un groupe de fermes, d’un hameau peu étendu ou d’une partie d’un centre urbain ?
La date de cette première occupation, nommée par l’équipe « maurétanien 1 », est difficile à déterminer. L’incendie qui a détruit la maison a provoqué l’effondrement du toit et de la partie supérieure des murs ; les objets entreposés dans les pièces ont alors été écrasés sur le sol et recouverts par la masse des briques écroulées.
L’ensemble du matériel est composé de vases bi-tronconiques, ou « vases chardons », peints à bandes horizontales brunes ou rouges, de patères à pâte jaune clair et vernis rouge, de tradition « phénicienne » mais fabriqués localement et d’amphores à épaulement, de type Maña A4. La datation de ce matériel est à l’heure actuelle sujet de controverse parmi les archéologues. Aucun argument solide ne nous autorise pour l’instant à remonter la date proposée dans la publication préliminaire, soit le IIème s. av. J.C., et plus probablement vers la fin du siècle. Après un laps de temps impossible à déterminer, se crée au début du Ier siècle avant J.C. une véritable ville, partiellement fouillée, dont la prospection électrique nous restitue les axes principaux et définit l’étendue, sur l’ensemble de la terrasse inférieure. Une petite partie de cette ville a été fouillée : deux rues parallèles ont été partiellement repérées et, au nord de la première, un bâtiment composé de deux pièces allongées, adjacentes par leur grand côté a été dégagé. Les murs sont toujours bâtis en briques crues, mais comportent un soubassement de pierres liées au mortier de terre, selon une technique bien connue. La présence de nombreuses amphores, brisées sur place et celle d’ objets fragmentaires en plomb, soigneusement entreposés en vue d’une réutilisation éventuelle laissent penser que les locaux dégagés sont probablement à destination commerciale ou artisanale.
Hors du périmètre urbain proprement dit, sur la terrasse supérieure, est érigé en grand appareil un temple à cella unique ; sous les thermes d’époque flavienne, un mur repéré dans un sondage témoigne de l’existence d’un bâtiment à l’est et en contrebas de la butte de la « Citadelle ».
Ce niveau « maurétanien 2 » se caractérise par une ouverture aux courants du commerce méditerranéen. Alors que le matériel découvert dans le niveau maurétanien 1 est uniquement d’origine locale, les importations d’Italie et d’Espagne sont nombreuses dans ce niveau : céramique à vernis noir, d’importation ou d’imitation, céramique à parois fines républicaine, céramique grise ampuritaine, unguentaria, amphores à vin et à huile en provenance de Campanie (Dressel 1), d’Apulie-Calabre (amphores de Brindes) mais aussi d’Espagne (Dressel 7-11) se retrouvent sur les sols de toutes les pièces fouillées, avec des productions locales (Dressel 7-11 et Dressel 18 ).
Colonia Iulia Constantia Zilil
Cette ville fut détruite entre 33 et 25 avant notre ère, lorsque l’empereur Auguste décida d’installer sur le site une colonie romaine, nommée Iulia Constantia Zilil. Strabon nous apprend en effet (en III,8 ) que les habitants de la ville furent alors déportés en Espagne pour constituer, avec des habitants de Tingi et des colons italiens, la population de Iulia Ioza en Bétique. Les divers sondages implantés sur la terrasse méridionale montrent effectivement une destruction soudaine du niveau maurétanien 2, immédiatement surmonté par un niveau de réoccupation tardif. Cette terrasse semble assez largement abandonnée pendant le Haut - Empire.
La colonie augustéenne s’est donc installée essentiellement sur la terrasse supérieure et sur la terrasse intermédiaire du site. Nous connaissons assez mal l’aspect de cette implantation coloniale, attestée sur tous les chantiers établis sur la terrasse supérieure, mais largement occultée par les aménagements et reconstructions ultérieurs ; les deux sondages 9 montrent l’ampleur des travaux de terrassement alors entrepris sur la terrasse intermédiaire et l’ambition probable du programme urbanistique. Le sondage 9.1 a révélé en outre un bâtiment en grand appareil (temple ?), lui-même inséré dans une trame urbanistique cohérente que nous restitue la prospection électrique. Le temple de la terrasse supérieure est alors agrandi d’une « annexe » de type romano-africain, à cella unique entourée d’un portique.
Au cours des deux premiers siècles de notre ère et jusqu’à la fin de la dynastie sévérienne, le développement de la ville ne nous apparaît pas de façon linéaire. Différents niveaux, datables de l’époque flavienne ou de l’époque antonine, apparaissent sous des niveaux tardifs dans les espaces fouillés sur l’une ou l’autre des terrasses déjà occupées par la colonie augustéenne.
Trois monuments surtout attestent de sa vitalité. Sur la terrasse supérieure, le grand temple subit par deux fois, vers le milieu du Ier siècle et dans la seconde moitié du IIème siècle, des modifications et des agrandissements, à l’issue desquels il se présente comme un ensemble à quatre cellae précédées d’un pronaos, selon un schéma qui n’est pas sans exemples en Tingitane. À la fin du Ier siècle est bâti, en contrebas et à l’est de la terrasse méridionale, hors des limites de la ville, un ensemble thermal comportant la série canonique des salles tièdes et chaudes et témoignant d’une certaine recherche en matière d’architecture thermale. Une imposante citerne à quatre compartiments, alimentée par un aqueduc en partie souterrain, sera construite pour l’alimenter en eau, postérieurement à Hadrien. Sous les Sévères, divers aménagements témoignent d’une réduction de l’activité de l’établissement. Enfin, dans la seconde moitié du IIème siècle, comme d’autres cités de la Tingitane, Zilil se dote d’une enceinte, fouillée partiellement près des portes nord et ouest, mais repérée sur la majorité de son tracé grâce à la prospection électrique.
La ville a été détruite, à un moment archéologiquement indéterminé, entre 238 et le milieu du IVème siècle. La fourchette chronologique est donnée d’une part par la dernière inscription datée connue à l’heure actuelle - une dédicace à Gordien, aujourd’hui perdue (IAMlat. 68 ) -, d’autre part par la date de la reconstruction de la ville.
Une fin chrétienne et mouvementée
Aucun niveau correspondant à cette destruction n’a été fouillé, mais elle est systématique de matériel de remploi - colonnes, chapiteaux entiers et fragmentaires, bases inscrites - dans les bâtiments appartenant à la dernière phase. En effet, sur tous les points de fouille ouverts, une réoccupation tardive est clairement attestée.
L’étude du stock monétaire menée par G. Depeyrot montre de façon très claire que la reconstruction de la ville résulte d’une décision impériale et peut être datée assez précisément des années 355 - 360.
La terrasse inférieure est alors entièrement réoccupée, sur des axes nettement différents de ceux qui organisaient l’habitat à l’époque maurétanienne. Sur les terrasses intermédiaire et supérieure s’établit un habitat qui respecte partiellement les axes antérieurs ; des boutiques ( ?) viennent s’appuyer contre les murs en grand appareil du temple de la terrasse supérieure et les tours des portes nord et ouest sont réaménagées pour une occupation domestique.
C’est alors que les inscrites du forum sévérien sont réutilisées en boutisses dans l’arrondi de la tour ouest. La création la plus spectaculaire est celle d’une église paléochrétienne, à trois nefs, pourvue d’un baptistère et de diverses annexes, près de la porte ouest de l’enceinte, unique monument de cette catégorie dégagé en Maurétanie Tingitane. On notera le remploi, dans son angle nord-est, de grands chapiteaux ionisants ou corinthisants d’un goût provincial affirmé.
Sur la plupart des points de fouille est attestée une destruction brutale de la ville, par incendie, au début du Vème siècle. Ni les monnaies, ni la céramique ne permettent de préciser la date de cette destruction, qui ne marque cependant pas la fin de l’occupation du site. Celui-ci a ultérieurement fait l’objet d’une spoliation sélective, qui a porté à la fois sur certains murs et sur quelques objets « précieux » comme les meules ; des cabanes ont été dressées çà et là en utilisant comme soubassement la partie encore émergente des murs antérieurs.


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MessageSujet: Un temple dans la montagne   Dchar jedid - Ad mercuri Icon_minitimeLun 11 Déc 2006 - 5:50

Un temple dans la montagne
Dchar Jdid

La localisation de la Colonia Iulia Constantia Zilil à Dchar Jdid repoussait vers le nord la localisation du site d’Ad Mercuri et permettait d’envisager d’une façon nouvelle la question des voies romaines dans la péninsule tingitaine. Entre la région de Tanger et celle de Zilil, le voyageur se heurte à un triple obstacle : les deux vallées de l’oued Mharhar et de l’oued el Kebir, qui confluent tout près de l’Océan dans l’oued Tahadart et entre les deux, une barre montagneuse très escarpée, le jebel Haouta bern Mediar, nommé par les Espagnols la « Cuesta colorada ».
Plusieurs itinéraires ont été proposés pour surmonter ces difficultés, l’un évitant le jebel Mediar par l’ouest et traversant l’oued Tahadart, le second escaladant la Cuesta colorada à son extrémité ouest, là où elle est la moins élevée.
Chacun de ces deux itinéraires présente des difficultés liées à la topographie et, surtout, ne sont jalonnés d’aucune ruine d’époque romaine. L’équipe a dirigé ses investigations plus à l’intérieur de la zone montagneuse, et en particulier sur la vallée d’El Manzla et ses liens possibles avec une vallée alluviale triangulaire à l’intérieur du massif, le Bled Mers. Le sentier qui aujourd’hui matérialise cette liaison est le souvenir de la voie romaine. À son entrée nord, celle-ci est contrôlée par un dispositif formé de deux sites complémentaires : une tour de guet aux perspectives étendues, couvre par temps clair au nord et au nord-ouest l’ensemble du détroit de Gibraltar et de ses abords atlantiques, au sud et au sud-ouest le Bled Mers et le plateau de Dchar Jdid. En contrebas, au carrefour de la voie principale et d’une piste secondaire, un poste de contrôle est établi sur une arête assez large.
À l’intérieur de la montagne, au sud de la tour de guet, en contrebas de celle-ci mais dominant la route, on a découvert une plate-forme rectangulaire parfaitement aplanie. Aucune élévation n’est conservée, mais on voit encore sous les lentisques et les doums des murs en grand appareil irrégulier au nord, un escalier de deux larges marches au sud.
Il ne fait aucun doute que cette plate-forme est le temple de Mercure connu par l’Itinéraire Antonin. Sa localisation concorde parfaitement avec les données chiffrées de l’Itinéraire ; sa nature et sa situation conviennent bien au Mercure africain, dieu des routes, mais aussi dieu rural, protecteur des champs et des forêts. Le site est actuellement connu des habitants de la région sous le nom de Jouimâa, « la petite mosquée ».


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MessageSujet: Scène de banquet couché   Dchar jedid - Ad mercuri Icon_minitimeLun 11 Déc 2006 - 6:02

Dchar jedid - Ad mercuri Plaquefunrairebz5
Plaque funéraire ( ?)
La scène présente un banqueteur étendu sur une klinè drapée à pieds
tournés qui occupe le centre de la plaque, le buste et le visage présentés de face. Il porte une barbe assez courte, les cheveux retombent en boucles souples de part et d’autre du visage. Le bras gauche, partiellement conservé, soutient le poids du corps, la main droite tend une coupe, le coude étant appuyé sur la hanche. Le torse nu laisse voir la musculature bien dessinée, la partie inférieure du corps est drapée des hanches à la cheville, jambe droite fléchie en appui sur le talon, jambe gauche repliée sous la jambe droite, le genou pointé vers l’extérieur du lit. Dans la partie gauche de la scène, au pied de la klinè, un éphèbe nu à la chevelure bouclée, légèrement déhanché, se tient debout à côté d’un cratère à godrons, placé sur un socle, dans lequel il puise le vin de la main droite ; le long du corps, le bras gauche, brisé à partir du coude, devait s’appuyer de la main sur le bord du lit. Devant le lit, au niveau du buste du banqueteur, une table ronde à trois pieds en forme de pattes de félins, porte les mets. Au centre de la plaque, un chien assis à droite, portant un collier, la tête légèrement dressée vers le banqueteur, lève sa patte antérieure gauche pour quémander une friandise. L’effet de perspective est suggéré par le pied droit de l’éphèbe et les pattes du chien, qui débordent légèrement du cadre sur lequel repose la scène. La mise en page, la qualité remarquable des modelés, la souplesse des draperies, font de cette scène de banquet qui s’inscrit dans la tradition des reliefs attiques du IVème siècle av. J.C., une pièce exceptionnelle, peut-être une copie d’excellente qualité d’une oeuvre grecque exécutée à l’époque augustéenne.


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MessageSujet: Bloc d’entablement en marbre   Dchar jedid - Ad mercuri Icon_minitimeLun 11 Déc 2006 - 6:06

Dchar jedid - Ad mercuri Blocdentablementenmarbrsz5
Bloc d’entablement en marbre
Entre des godrons et une bandes d’oves, dont le relief est usé, et des oves alternées avec des flèches, un relief représente un personnage féminin nu aux ailes déployées chevauchant un taureau marin, à gauche. Ce motif est encadré de deux rinceaux d’acanthe symétriques, sortant de la base d’un pilastre dont le chapiteau est brisé, et qui sépare le motif du suivant, dont seule un partie du rinceau est conservée. Le personnage ailé, la tête, aux cheveux coiffés en chignon, dans le prolongement du corps, relève de la main gauche le cou du taureau ; le bras droit tendu au dessus du mufle de l’animal, il tient un vase à godrons dans la main pour faire une libation. A l’arrière-plan, les plis d’une écharpe se déploient non sans une certaine raideur de part et d’autre du tronc du personnage. Le taureau est couché, les pattes antérieures fléchies. Sa queue pisciforme s’enroule en spirale. Les oreilles, les sabots, les plis du cou sont bien dessinés. Ce relief évoque le thème iconographique de la Victoire sacrifiant un taureau, mais en diffère sensiblement : le vase à libation remplace le couteau du sacrifice, le personnage ne présente pas l’attitude caractéristique de la Victoire prenant appui du genou droit fléchi sur le dos du taureau, la jambe gauche tendue, et le taureau marin appartient d’ordinaire au cortège des Néréides. Le rinceau d’acanthe, dont la finesse d’exécution est remarquable, place ce relief dans un contexte augustéen.
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MessageSujet: Re: Dchar jedid - Ad mercuri   Dchar jedid - Ad mercuri Icon_minitime

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